Politiques

Ayrault «assume» et «revendique» sa méthode

(Mis à jour: )
Jean-Marc Ayrault, le 27 octobre 2012 à Toulouse
Jean-Marc Ayrault, le 27 octobre 2012 à Toulouse (Photo Lionel Bonaventure. AFP)

Analyse Après une semaine agitée, le Premier ministre s'est offert un succès d'estrade à bon compte lors du congrès du Parti socialiste à Toulouse.

Par LILIAN ALEMAGNA, LAURE BRETTON Envoyés spéciaux à Toulouse

A Toulouse, Jean-Marc Ayrault aura fait deux rappels sur scène. Le premier, seul, une fois son discours sur le «nouveau modèle français» bouclé. Les bras en V avant de faire celui qui montre ses muscles puis de joindre ses deux mains sur la poitrine, saluant les congressistes à l’asiatique. Pour le second, il aura fallu un conseil glissé en toute hâte à l’oreille du Premier ministre par l’un de ses proches pour qu’il pense à regrimper les marches en compagnie du nouveau premier secrétaire du Parti socialiste Harlem Désir.

Après les turbulences de la semaine – projet de loi annulé, bourdes de communication et chômage qui n’en finit plus d’augmenter – le chef du gouvernement avait bien besoin de cette longue onction militante. D’ailleurs, au milieu d’un discours sans claquettes, Ayrault s’est offert un succès d’estrade à bon compte en défendant la laïcité et le non-cumul des mandats. Pour les réformes de société, le chef du gouvernement rappelle son engagement en faveur du mariage pour tous, de l'égalité entre les femmes et les hommes et le l’intégration de tous dans la République.

A lire aussi : Notre récit du discours de Martine Aubry

Mais ne citera pas cette fois le droit de vote des étrangers, que certains dans la majorité préféreraient pour l’instant repousser. Le «nouveau modèle français», c’est la réponse à la demande de perspective et de cap, plaide l’entourage du Premier ministre. Après les premières décisions difficiles, «on dit à quoi peuvent conduire les efforts», ajoute-t-on de même source. Un Etat mieux organisé, plus écolo, plus juste, des institutions rééquilibrées et «une France qui pèse et qui s’engage en Europe et dans le monde (...) Voilà, ce qui est au bout des efforts», assure Ayrault en scène.

Le plaidoyer du temps long

Pour le reste, après l’allocution de combat de Martine Aubry, le Premier ministre a fait de la défense de sa méthode de gouvernement l’alpha et l’omega de son intervention. «J’assume le choix de la négociation au risque d'être parfois critiqué sur le rythme des réformes», dit-il, à l’heure où les impatiences s’accumulent. Avant de répéter une demi-douzaine de fois la formule «j’assume» et de dresser la liste des avancées sociales du gouvernement, de l’accord «historique» sur les dépassements d’honoraires aux «contrats de génération». «Non seulement j’assume mais je revendique cette méthode» de négociation sociale. Un à un les ministres qui ont fait le déplacement de Toulouse ont relayé ce plaidoyer du temps long. «Il faut intégrer ce que les socialistes n’intègrent pas : la durée. Nous sommes là pour un quinquennat», plaide Manuel Valls après son discours à la tribune.

En chef de la majorité, Ayrault livre bataille contre la droite. Son adversaire est tout trouvé, c’est François Fillon, dont il ne cite pas le nom quand il dénonce «l’aveu accablant» de son prédécesseur à Matignon sur le plan social de PSA repoussé après la présidentielle. «Combien d’autres plans sociaux retardés pour un plan avoué. Quel cynisme, quel mépris du peuple et du monde du travail. C’est la vieille droite bourgeoise dont le pays ne veut plus.» La phrase fait mouche. Même si, en trente minutes, le Premier ministre n’aura pas prononcé les mots «ouvrier» ou «licenciement» malgré un discours entièrement centré sur la «crise».

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vidéo Après les discours de Martine Aubry et Jean-Marc Ayrault samedi, le nouveau premier secrétaire Harlem Désir va clore le 76e congrès du PS ce dimanche. Avec notre partenaire Public Sénat.

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